RIMADDAC
On a souvent réduit le discours politique à un moyen ou arme dont se sert l’homme politique pour se maintenir ou conquérir le pouvoir. Et les études, en général, cherchent à reconstituer les pratiques discursives en mettant l’accent sur les rapports ou liens sociaux, les régularités discursives ou les contraintes discursives. C’est alors considérer naturellement l’homme politique comme acteur social, qui joue un rôle important dans les projets de société à tout point de vue : développement, culture, économie, paix et cohésion sociale. Ce qui nous amène sans transition à considérer le discours politique comme moteur essentiel dans ces projets de société interpellant directement le comportement (discours) des hommes politiques surtout pendant les périodes électorales où les tensions refusent de se raréfier. Le discours politique devient alors un enjeu de taille où ce sont les peuples qui gagnent ou perdent dans l’édifice d’une quelconque cohésion sociale. Certains sujets, certaines promesses, certaines allusions-ethniques, religieuses ou diplomatiques- sont très souvent des questions très sensibles qui doivent interpeller la responsabilité des leaders.
Il y a toujours des questions sensibles dans tout pays qui demandent un comportement responsable, sage, loin de tout populisme. Malheureusement, nous voyons les hommes politiques considérer ces questions comme appâts pour briguer des voix aux fins du pouvoir. Une fois élus, la parole de promesse se substitue aux paroles de justification, de décision ou de dissimulation, mettant l’État et les peuples dos à dos, au détriment de la cohésion sociale, interpellant tous
Or, il y a une ligne discursive dans laquelle les hommes politiques pourraient inscrire ces questions en évitant habilement de remettre en cause la cohésion sociale. Les comment construire le discours politique, dans leurs conquêtes du pouvoir (durant les élections surtout) sur les questions sensibles, orienteront nos recherches dans une certaine mesure. Il y aurait des sortes de mécanismes discursifs, d’universaux langagiers qui doivent s’imposer (moralement) aux hommes politiques africains, en tant que premiers acteurs dans la construction de nations stables et pacifiques, fondement du développement et du bien-être moral et matériel que cherchent toutes les nations, en particulier celles de l’Afrique subsaharienne.
Mais les intellectuels sont aussi interpellés pour déconstruire les discours, conscientiser, alerter, former... voire mener des actions citoyennes en vue, par leurs recherches, de participer à l’établissement d’une cohésion sociale. En ce sens, ils demeurent un pont vivant entre les hommes politique et la société. C’est d’ailleurs tout le sens de notre réseau de recherche qui se fixe un certain nombre d’objectifs dont la réalisation, à coup sûr, contribuera farouchement à l’effort de paix et de stabilité, fondements de tout Etat de droit ou de toute démocratie.
RIMADDAC est un groupe interdisciplinaire (journalistes, linguistiques, politologues, juristes…) qui s’intéressent à la relation entre Analyse de discours, politique et citoyenneté.
Objectifs spécifiques
- mener des recherches pour mieux comprendre les performativités et manipulations dans le discours politique, particulièrement en Afrique ;
- par des formations ou séminaire, aider les journalistes et analystes politiques à intégrer les concepts opératoires de l’analyse du discours pour comprendre la parole politique, surtout dans sa dimension pragmatique (promesse, justification, décision et dissimilation –stratégies du silence, du flou, de la dénégation ou raison suprême.) ;
- mettre en place une sentinelle d’alerte, suivant de près les événements politiques et les discours des leaders, pour prévenir les écarts, manipulation et risque de tension ;
- Aider les étudiants en masters ou en thèses qui s’intéressent aux questions (encadrement, bibliographies, bourses –post doc même-…) ;
- aller vers des colloques ou grandes manifestations ;
- créer une revue pour favoriser la recherche et la publication des jeunes chercheurs ;
- inspirer les pays, notamment de la sous-région d’Afrique subsaharienne ;
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