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La médiation numérique d'un public en situation de souffrance

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Data
Mer, 01/01/1000
Scadenza iscrizioni

Journée d’étude internationale
La médiation numérique d’un public en situation de souffrance
Driss Ablali & Brigitte Wiederspiel

Centre de Recherche sur les Médiations. Université de Lorraine
17 décembre 2014, UFR SHS-Île du Saulcy-Metz

L’ANR CéMéS (Cultures émergentes et médiations sémiotiques) a pour ambition de décrire d’un point de vue sémiotique la façon dont les transformations médiatiques de l’ère numérique sont susceptibles de faire émerger de nouvelles cultures. C’est dans ce cadre particulier que s’inscrit la thématique de cette journée d’étude : quelles sont les conditions d’émergence de cette nouvelle forme de mise en discours de la souffrance qui, par le biais de nouvelles pratiques signifiantes propres à la culture numérique, participe par écrans interposés à la rencontre du sujet et de l’existence de sa souffrance ?
Le thème de la souffrance présente une dimension résolument sociale et son appréhension est devenue un enjeu central dans de nombreuses disciplines en sciences humaines et sociales. Des progrès considérables ont été accomplis dans la reconnaissance de ses manifestations visibles et invisibles, grâce au travail des pouvoirs publics, des autorités administratives et judiciaires, des professionnels de l’enfance et des associations. Mais l’objectif de cette journée d’études ne consiste ni en une étude des débats autour de la souffrance, ni en une étude statistique sur le nombre et la cause des suicides. Il s’agit pour nous, dans une perspective interdisciplinaire d’essayer de comprendre avec les facilités offertes par les équipements nomades (tablettes et smartphones) et le caractère naturellement multitâche de l’ordinateur, les enjeux, les spécificités et les contraintes d’une nouvelle manière de mettre la souffrance en récit. Comment ce public souffrant se met en récit dans les textes et les discours médiés ? Comment l’intention initiale de ce public en situation de souffrance se déplace-t-elle, se modifie-t-elle quand le support numérique s’intercale entre les protagonistes du dispositif ? Car le passage à l’écriture numérique n’est pas seulement un changement de support, c’est une reconfiguration du système technique de production et de manipulation, relatif au matériau de l’écrit, qui revient finalement à penser le numérique non pas comme un outil intermédiaire, mais plutôt comme une pratique qui opère des modifications, des déplacements de l’intention initiale du public souffrant.

Plusieurs travaux ont montré que les écrits d’écrans présentent de nombreuses caractéristiques différentes de celles de l’écrit traditionnel. Il s’agit donc d’une journée qui se fixe des objectifs bien précis par son inscription dans le cadre de l’exploration de la mise en écriture de la souffrance dans le cyberespace en linguistique, sémiotique, sciences de l’information et communication, socio-histoire et psychologie. Cette journée d’étude porte moins sur le contenu de la souffrance que sur les mécanismes de la communication et les fondements discursifs de sa mise en récit et de sa textualité. Nous cherchons à comprendre comment ces récits qui mettent en scène la souffrance, négocient avec les contraintes du support numérique (forums, blogs, journal intime, courriels, réseaux sociaux, etc.). Dire que le numérique est une médiation, c’est constater qu’il n’est pas réductible à un simple outil, mais qu’il participe à l’émergence d’une nouvelle mise en discours de la souffrance qui se dessine sous la poussée d’une culture d’écran. Quel rôle tient au juste la médiation numérique dans la mise en récit de la souffrance et du mal être ? Qu’apporte-t-elle dans la description du thème de la souffrance ? La question qui dérive de ces deux interrogations est celle plus générale de la présence silencieuse du numérique, afin de débusquer les procédures invisibles de ce nouveau média. Le numérique les modifient-elles ? Fournit-il de nouveaux leviers pour comprendre ces formes d’écriture qui participent de l’émergence de débats autour de la souffrance au travail, de la dépression et des suicides des salariés, etc.?

Procédure de soumission :
• Proposition d'une communication anonyme (2500 signes), français, avec indication sur page de garde séparée des noms, prénoms, adresses postales et adresses mèls des auteurs.
• Communication orale (30 minutes + débat) : français, avec un support visuel en français ou anglais, selon les consignes qui seront fournies lors de l’acceptation définitive.
• Procédure de sélection des propositions de communication :
• Évaluation en double aveugle par le comité scientifique à toutes les étapes du processus.
Échéances :

• 5 septembre 2014 : Envoi d'une proposition de communication en 2500 signes à l'adresse, driss.ablali@univ-lorraine.fr et brigitte.wiederspeil@univ-lorraine.fr
• 1 octobre 2014 : Réponse du comité scientifique
• 17 décembre 2014 : Journée d’études, UFR SHS, île du saulcy, Metz

• Pour toute question, vous pouvez contacter :
• Driss Ablali : driss.ablali@univ-lorraine.fr
• Brigitte Wiederspiel : brigitte.wiederspiel@univ-lorraine.fr